La Constipation : la comprendre et s'en débarrasser

L’émission de selles liquides n’élimine pas la constipation lors- qu’elles précèdent ou suivent une période sans évacuation et/ou si elles sont associées à l’élimination d’un bouchon de selles dures.

Le caractère chronique d’une constipation est défini par un délai d’au moins 6 mois.

Les examens complémentaires

Les examens biologiques sont prescrits par le médecin quand la constipation ne répond pas à un traitement adapté et/ou qu’une pathologie organique est suspectée lors de l’interrogatoire et de l’examen clinique.

La coloscopie est recommandée lorsque la constipation est survenue après 50 ans, quand l’interrogatoire et l’examen clinique évoquent une étiologie organique ou dans les situations recommandées dans le cadre du dépistage systématique du cancer du côlon.

Lorsque la constipation chronique sans cause organique ne répond pas au traitement initial, l’identification du mécanisme de la constipation (constipation de progression ou constipation terminale) par des examens complémentaires permet d’adapter le traitement.

Effets au quotidien

La constipation retentit sur la qualité de vie des patients. Il faut identifier la (ou les) plainte(s) dominante(s) afin d’adapter un traitement. Le traitement a pour but de soulager les symptômes et de traiter la cause lorsque cela possible.

La constipation peut être associée au syndrome de l’intestin irritable.

Les efforts de poussée peuvent favoriser le développement d’une pathologie hémorroïdaire et, dans certains cas, d’une descente périnéale qui peut être un facteur d’incontinence.

Nos conseils d’hygiène et de diététique

  • Les mesures hygiéno-diététiques sont recommandées en première intention dans le traitement de la constipation chronique :
  • faire de l’exercice en particulier de la gymnastique abdo- minale ;
  • privilégier un rythme régulier des défécations (se présenter aux toilettes tous les jours à la même heure), respecter une durée suffisante pour satisfaire au besoin, et répondre à la sensation de besoin ;
  • boire suffisamment : au moins 1,5 l par jour d’eau, de potages, etc., éviter le thé ;
  • les fibres alimentaires augmentent la fréquence, améliorent la consistance des selles et diminuent la prise des laxatifs ;
  • l’apport d’aliments riches en fibres est essentiel. Les aliments les plus riches sont les céréales complètes, les fruits secs, les légumes secs et, à un moindre degré, les légumes et les fruits frais. Il faut conserver une alimentation variée, composée de fruits, de légumes et de céréales complètes.

Vous devez consommer :

  • à chaque repas : une crudité, c’est-à-dire : légumes crus (salade, carottes râpées, céleri, fenouil, …) ou un fruit cru.
  • à l’un des 2 principaux repas : des légumes verts, fruits (frais surgelés ou en conserve ou bien des légumes secs (lentilles, pois cassés, flageolets) si vous les supportez bien.

Ne pas exclure d’aliment, cela pourrait être dangereux pour la santé.

Les eaux riches en magnésium ont ou peuvent avoir un effet favorable sur la constipation ; il est recommandé de varier les eaux de boissons.

En cas de constipation opiniâtre, vous pouvez introduire le son dans votre alimentation :

– faites-le progressivement sur 8 à 10 jours en augmentant les quantités chaque jour pour arriver à une dose suffisante de son (à savoir 20 g de son par jour) ;
– il est préférable de fractionner cet apport en 2 ou 3 prises par jour ;

– les formes les plus efficaces sont :

  • Pain «JacSon» ou «TurnerSon» = 6 tranches par jour
  • OU «AllBrandeKellog’s»:30à40gparjour
  • OU son en paillettes type « Céréal » : 20 g par jour que vous mélangez par exemple à un yaourt, à un potage…
  • OU le pain frais au son fabriqué sans additif avec de la farine obtenue par meulage (magasins diététiques)

Chez certains patients, le son entraîne des ballonnements qui s’améliorent après une dizaine de jours. Le son d’avoine est mieux toléré. Si les ballonnements persistent, il faut l’interrompre.

Conseils de votre pharmacien en phytothérapie

  • Constipation occasionnelle : bourdaine, séné
  • Constipation permanente : graine de lin
  • Fermentation intestinale, aérophagie, ballonnements, gaz : cumin, angélique, charbon végétal, romarin
  • Flore intestinale : levure de bière
  • Infection intestinale : charbon végétal, ail Colite et crampes digestives : fenouil, menthe

Attention à ne pas prendre sur le long terme ces plantes. Le charbon doit être pris à distance des médicaments. N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien Leadersanté en cas de doute.

Les laxatifs

Les traitements laxatifs peuvent être prescrits par votre médecin. Il existe des laxatifs osmotiques, des laxatifs de lest (mucilages), des laxatifs émollients et des laxatifs stimulants.

Il y a de nombreuses spécialités qui sont disponibles sans prescription médicale, ce qui incite certains patients à l’automédication. Les laxatifs stimulants utilisés de manière prolongée exposent à des troubles hydro-électrolytiques, à une altération de la muqueuse colique et à une accoutumance qui entraîne une augmentation de la posologie.

Sources : CREGG, Laboratoire AXCAN et les nutritionnistes de l’hôpital Lariboisière